ARCHITECTURE | ECOLOGIE en FRANCE | 1944 - 1968





Cette analyse se consacre à l'histoire des rapports entre l'architecture et l'écologie, de l'après seconde guerre mondiale à la crise de 1973. Ce n'est pas l'histoire des formes architecturales que nous présentons ici, mais ce qui a contribué à les faire émerger des débats, les conditions - politique, technologique - dans lesquelles les nouvelles architectures prenant en compte d'une manière l'autre des considérations écologiques et environnementales viennent à naître, à disparaître, à réapparaître, et tout ce qu'elles sous-entendent. Un exercice qui exige de superposer à l'histoire de l'architecture d'autres histoires d'autres domaines. Cette recherche historique se justifie, si elle doit l'être, car elle reste à écrire ; l’histoire de l'architecture, et aujourd'hui sa critique, se déclinent le plus souvent au travers d'études et d’analyses d’experts couvrant des domaines particuliers, des périodes limitées. Nous préférons un autre mode de lecture, celui de l'interaction des théories des avant-gardes architecturales, des grands esprits de l'époque, des mises en garde des écologistes et des aspirations populaires, de l'interaction du réel et de l'utopie là où l'Etat décide et commande ; de la nécessité de théoriser la complexité plutôt que la simplifier : il serait trop simpliste d'expliquer de manière automatique, rationnelle, tout ce qui a nourri l'émergence des nouvelles avant-gardes architecturales, le principe de cause à effet serait réducteur, comme il serait erroné d'isoler, de rendre autonome leurs pensées.

C'est pour ces raisons que nous avons préféré établir une chronologie détaillée et thématique plutôt qu'une explication forcément subjective, méthode plus objective qui laisse apparaître à la fois les différences profondes entre les acteurs, leur éloignement ou leur distanciation, leurs contradictions et leurs intersections, et qui révèle toute leur complexité et leur pluralité. Ainsi, comme à notre habitude, et à contre-courant, la chronologie que nous présentons s’intéresse aux disciplines propres, extérieures et lointaines gravitant autour du domaine de l’écologie urbaine et architecturale, dans une synthèse relevant davantage du bazar, que de la perfection scientifique rigoureuse.

Pourquoi, en effet, ne pas mentionner Le domaine des Dieux (qui s'adressait aux architectes) et Idefix (premier toutou écolo), créés par Goscinny et Uderzo, pour mesurer l'état d'esprit d'une France critique envers ses élites bâtisseuses de modernité... et ses architectes_! Une France manifestement mécontente des grands travaux de l'Etat, du laisser-faire spéculatif, qui donna naissance à deux mouvements de lutte d'ampleur : la lutte pacifique et encore célèbre du Larzac, et celle bien moins évoquée, car armée, des nationalistes corses ; tandis qu'à Paris, les z-écolos exigeaient déjà , eux, la vélo-libération des quais.

Dans le titre général de cette brochure est stipulé EN FRANCE ; limite qui aurait certainement réduit des deux tiers les pages de cette brochure ; car en effet, si dans le monde de l'écologie scientifique, philosophique, et donc de la contestation, la France disposait d'un capital intellectuel de premier ordre, il n'en était pas de même pour le monde de l'intelligentsia architecturale et urbaine ; cette pénurie française, et intellectuelle et de praticiens accordant un grand intérêt - à nos yeux en tout cas - aux questions environnementales et écologiques, nous a donc conduit à franchir des frontières pour y trouver les sources de l'architecture écologique, de l'urbanisme environnemental, théorisés après la seconde guerre mondiale.





Le Corbusier
Ville parc
1930


1944-2014 | 70 années d'HABITAT Public en France




La brochure au format PDF
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1944 - 2014
70 années d’Habitat public

70 années de politique de l’habitat depuis le premier Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme créé en 1944, ont fabriqué un système de pénurie permanente, un processus de reproduction des inégalités et de relégation spatiales dont les conséquences en 2014 irradient maints autres domaines de la société : crise exceptionnelle du logement touchant 10 millions de français, reléguant 3,5 millions de français dans des conditions de pénibilité résidentielle, 700.000 sans abri et très mal-logés dans les «zones grises» du logement (ces chiffres proviennent du rapport mal-logement 2014 de la Fondation Abbé Pierre), saturation des Centres d’hébergement et d’urgence, réapparition sous diverses formes de l’habitat précaire et de micro-bidonvilles, précarité énergétique, crise latente des quartiers dits «sensibles» irrésolue depuis 1981, mobilité résidentielle plus restreinte et réduction des surfaces habitables dans les programmes neufs de logements HLM, et au contraire augmentation des loyers des charges, et des temps de déplacement, etc., faisant contraste saisissant avec l’embourgeoisement des quartiers populaires des centres-villes, et les gated communities périphériques des classes aisées. À cet inventaire non exhaustif, s’ajoute encore un «cadre de vie» dégradé, régulièrement dénoncé par la presse et l’édition : celui d’une «France moche» ou «défigurée».

Comment et Pourquoi, la France, grande puissance économique, est-elle parvenue à de tels exploits ? Les historiens de l’économie urbaine - libéraux, marxistes et néo-marxistes - isolent ainsi les grandes causes de la révolution urbaine française et de ses maux, initiée après la seconde guerre mondiale :